Et l’Homme s’en va à son travail

mai 2025

ÉCLAIRAGE BIBLIQUE. La Bible, prise en sa totalité, nous introduit dans la réalité du travail, de sa valeur comme de sa peine. Partout dans la Bible, en effet, l’homme est au travail ; ce travail est le plus souvent celui de l’artisan ou du petit agriculteur. La façon dont la Bible l’envisage peut sans doute interpeller nos sociétés modernes.

 

La valeur du travail

Les premières pages du livre de la Genèse soulignent que le travail de l’Homme correspond à la volonté divine, et le présentent comme un reflet de l’action du Créateur : en formant l’Homme à son image (Gn. 1,26) Dieu a voulu l’associer à son dessein, et après avoir mis l’univers en place, il l’a remis entre les mains de l’Homme, avec le pouvoir d’occuper la terre et de la soumettre (1,28).

Le Psaume 104 qui célèbre le Dieu créateur évoque dans le même temps l’action de l’homme : et l’homme s’en va à son travail, à ses cultures jusqu’au soir (Ps. 104,23). Ce travail de l’homme, c’est l’épanouissement de la création de Dieu, l’accomplissement de sa volonté.

 

La peine du travail

Mais le travail, qui est une donnée fondamentale de l’existence humaine, est aussi atteint par le péché ; de ce fait, il est souvent douloureux, stérile.

Violence, injustice, oppression font constamment du travail non seulement un poids accablant, mais aussi un lieu de haine et de division. Ouvriers privés de leur salaire (Jr. 22,13), paysans écrasés par l’impôt (Am. 5,11), esclaves condamnés au travail et aux coups (Si. 33,25-29), tel est le monde ordinaire du travail pour la race d’Adam.

Or le Seigneur a libéré son peuple de cet univers inhumain, fruit du péché. S’il est fidèle à l’Alliance, Israël ne sera pas dispensé du travail mais celui-ci sera fécond, car Dieu bénira l’œuvre de ses mains (Dt. 14,24) et le travail produira son fruit normal : Ceux qui auront ramassé le blé s’en nourriront et ils loueront le Seigneur, et ceux qui auront rassemblé la vendange en boiront dans les parvis de mon sanctuaire (Is. 62,9).

 

Le Christ et le travail

Nouvel Adam, le Christ permet à l’humanité de remplir la mission de dominer le monde : en sauvant l’Homme, il donne au travail sa pleine valeur. Il fonde son obligation sur les exigences concrètes de l’amour : Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres (Jn 13,34). Jésus rend sa qualité spirituelle au travailleur, donne à son travail les dimensions de la charité et fonde les relations engendrées par le travail sur le principe nouveau de la fraternité. En vertu de sa loi d’amour, il oblige à réagir contre l’égoïsme et à tout faire pour diminuer la peine des Hommes au travail.

 

En quoi le travail qui nous est donné à accomplir nous humanise-t-il toujours d’avantage ? En quoi fait-il notre joie et nous responsabilise-t-il dans l’édification d’une société toujours plus juste, de relations vraiment porteuses de vie, de solidarité et de fraternité ? En quoi notre propre travail est-il participation à l’œuvre créatrice de Dieu. Comment parvenons-nous à accueillir la lumière du Christ et de son Evangile dans la réalité quotidienne du travail ?

P. Jean-Marie Dezon, Diocèse de Gap-Embrun
pour le Réseau Mondial de Prière du Pape France

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