Aujourd’hui c’est moi qui décide !

Après 21 ans au service des ressources humaines d’un géant de la distribution, j’ai changé de vie professionnelle. Depuis longtemps, malgré des études de droit qui m’ont vraiment intéressée, j’ai souvent ressenti une frustration de ne pas avoir osé opter pour une formation et un métier manuel, un métier d’artisan dans lequel j’aurai appris un savoir-faire et où mes mains auraient été mon principal outil de travail. A l’occasion d’un plan de départs volontaires dans mon entreprise, j’ai levé spontanément la main et j’ai sauté le pas.

Sauter le pas

Retour sur les bancs du lycée pendant un an pour préparer et obtenir un CAP de tapissier d’ameublement, diplôme dont je suis très fière, autant que de mon DESS de gestion des ressources humaines. Après l’obtention de mon CAP, j’ai travaillé aux côtés d’un tapissier qui avait 60 ans de métier et qui m’a fait confiance.

Après une année, je me suis installée à mon compte et travaille de chez moi. Je n’ai aucun regret et je me lève chaque matin avec la joie de retrouver mes fauteuils. J’ai quitté la vie effrénée de cadre de la distribution pour être artisane, et ce choix m’apporte beaucoup de bonheur au quotidien.

Être seule responsable

Certes les doutes sont permanents et la précarité de la situation d’artisan apporte son lot d’inquiétude, mais aujourd’hui c’est moi qui décide ! Je suis la seule responsable de mes décisions, de mon rythme et de ma charge de travail.

J’avais besoin de cette mise en danger qu’implique un choix pareil pour redéfinir mon rôle de femme et de mère à l’aube de la cinquantaine.

Propos recueillis par Jean Luc Fabre sj.