Vers un épanouissement de chacun
mai 2025
Le travail est souvent en premier lieu un impératif pour subvenir à ses besoins personnels et familiaux. Mais la vision qu’un responsable peut avoir sur le fonctionnement de l’entreprise a des répercussions sur l’épanouissement possible de chaque salarié. Ainsi François, chef d’une entreprise de service d’une trentaine de personnes en région lyonnaise, partage-t-il sa vision et ses pratiques pour faire vivre les équipes de son entreprise.
Comment l’intention du Pape fait-t-elle écho pour vous ?
Cette intention résonne en moi sur chacun des trois points qu’elle développe. L’épanouissement de chacun est pour moi un enjeu majeur et un souci constant. J’ai choisi de travailler dans le secteur du conseil et des services, c’est un métier dont le succès repose sur l’écoute des besoins de l’autre ; c’est vrai d’abord dans la relation à nos clients, mais c’est aussi indispensable dans la relation avec les salariés de notre entreprise. L’écoute, l’attention à l’autre, la résolution des problèmes sont des questions qui m’animent.
La première responsabilité d’un employeur est d’assurer la bonne santé de l’entreprise pour que les emplois soient préservés. Une fois cette base sécurisée, j’aime aider chaque salarié à trouver sa bonne place dans l’entreprise. La parabole des talents dans l’évangile de Matthieu m’inspire pour essayer d’aider chacun à découvrir ses propres talents et à les déployer.
Le chef d’entreprise ou le cadre responsable d’équipe ne fournit pas un accès automatique au bonheur ou à l’épanouissement, mais il a pour responsabilité de mettre en place des conditions pour que le salarié puisse s’épanouir dans son travail.
Cet épanouissement passe aussi par la dimension collective : le fait d’appartenir à une équipe contribue fortement à l’épanouissement individuel.
Le deuxième axe de l’intention est celui de la dignité pour les personnes et les familles. Chez nous, la volonté d’un dialogue social est particulièrement marquée. Cela a permis et permet d’améliorer les conditions de vie des personnes et de leurs familles par des accords de participation aux résultats ou de temps de travail réduit.
Enfin le troisième axe de l’intention, « permettre à la société de devenir plus humaine », m’habite également. Cela passe par le respect de la parole donnée, ou encore la reconnaissance du droit à l’erreur. Parler avec densité et toujours garder un lien de qualité avec tous, salariés comme clients ou fournisseurs.
Comment l’attention que vous portez à vos salariés se concrétise-t-elle ?
L’attention portée aux familles porte notamment sur l’équité des salaires hommes/femmes, le respect du cadre de travail, du droit à la déconnexion les soirs et week-ends. C’est aussi un état d’esprit dans les moments-clés de la vie, comme la manière d’accueillir des maternités à venir avec joie et non comme un poids d’organisation pour l’entreprise !
Enfin, je cherche à toujours permettre à chacun de reconnaitre le sens du travail accompli : dans une société de service la production est souvent immatérielle, peu tangible : donner aux salariés de contempler l’œuvre produite par le travail, les inviter à imprimer un document et le toucher, le montrer, le « goûter », participe à la dignité reçue dans le travail. Cette matérialisation dispense une vraie reconnaissance du travail réalisé et des personnes ; elle fait grandir l’estime de soi. Cela permet également une émulation et renforce le dynamisme du travail collectif.
Propos recueillis par le Réseau Mondial de Prière du Pape France