De l’Égypte à la Terre Promise, un cheminement vers l’interdépendance
septembre 2025
ÉCLAIRAGE BIBLIQUE : 1ère PARTIE
Deutéronome : Le chemin des Hébreux de l’Égypte à la Terre Promise.
À vrai dire, se nourrir et avoir un toit sont les deux grands besoins de l’homme. Ils sont des lieux anthropologiques profonds d’où émergent tous nos gestes d’humanisation. Le Deutéronome, 5ème libre du Pentateuque, retrace ce chemin d’humanisation parcouru par les Hébreux, de la terre d’esclavage en Égypte, à la terre promise, Israël. Les étapes traversées conduisent l’Israélite à s’unir plus profondément à son Dieu au quotidien, grâce à l’histoire vécue par ses pères, à l’interdépendance pleine avec la nature, l’étranger, le lévite, dans la reconnaissance et le partage.
👉 À notre tour, prenons ce chemin et repérons, dans notre propre existence, des étapes vécues similaires. Après ce passage du Deutéronome, nous pouvons répondre pour nous-même aux questions et entrer dans un dialogue avec le Seigneur, comme un ami parle à son ami.
ÉPISODE 1 : du 1er au 7 septembre 2025
Dt 11, 10 « Car le pays où tu entres pour en prendre possession n’est pas comme le pays d’Égypte d’où vous êtes sortis : après avoir semé, il te fallait arroser avec ton pied, comme on arrose un jardin potager ».
« Arroser avec son pied » une expression étrange. À vrai dire, c’est le geste pour faire monter l’eau du Nil, afin de pouvoir arroser les plantations. L’eau ne coule pas d’elle-même, il faut faire tourner une roue pour que l’eau remonte au-dessus du fleuve. Cela signifie que je suis courbé, je ne me tiens pas droit : je ne suis pas libre, je survis. C’est un travail d’esclave. L’hébreu, comme nous le faisons tous à la messe au moment des oraisons, se tient debout, digne, en présence du seigneur. Se sustenter ne suffit pas, encore faut-il être libre et en relation…
Question : 👉 Après avoir pris la mesure de ce que l’hébreu a vécu en Égypte, je peux m’interroger sur ce que j’ai fait de mon « Premier salaire », de comment j’ai invité des personnes à manger chez mon premier « chez moi ». En quoi cela était-il différent d’avant ?
ÉPISODE 2 : du 8 au 14 septembre 2025
Dt 2.28 « La nourriture que je mangerai, tu me la vendras à prix d’argent, et l’eau que je boirai, tu me la fourniras aussi à prix d’argent. Je voudrais simplement passer à pied. »
Ici, une relation s’établit mais seulement pour un passage, sans contact. Une traversée a lieu, mais tout ce qui est prélevé sur le lieu de passage, nourriture ou eau, sera payé. L’argent neutre assure l’échange. Il n’y a pas de rencontre, certes pas d’affrontement mais pas de transformation non plus. Un temps vide de subsistance dans une liberté isolée, un temps de non-vie.
Question : 👉 Après avoir pris la mesure de ce qu’a pu vivre le peuple juif dans sa migration, de ce que cela peut vouloir dire comme brisure de la dynamique de vie, je peux me demander si je n’ai pas vécu, dans mon existence, des moments centrés exclusivement sur moi, sans intéraction avec quiconque en dehors d’un cadre prévu et balisé. Qu’ai-je ressenti sur le moment, dans la durée ?
👉 2ème partie de ce parcours biblique dans la prochaine newsletter…
P. Jean-Luc Fabre, s.j, Directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France