Étape 6 /
Le Christ demeure en nous

avril 2024

Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Galates 2,20

Une habitation réciproque : nous dans le Christ et le Christ en nous

Cette habitation réciproque est désirée par Dieu. C’est lui l’auteur de la création : il a voulu que l’homme soit à son image. C’est lui qui a pris l’initiative des alliances, avec Noé, avec Abraham, avec Moïse et le peuple au désert. Il n’a rien épargné de lui-même pour accomplir son projet. La Trinité unanime a décidé l’incarnation du Christ. Celui-ci a scellé l’alliance nouvelle et éternelle en son sang. Depuis, le péché n’est plus un obstacle à la rencontre réconciliée quand l’homme répond au désir divin : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui » (Jean 14,23).

Dieu veut habiter chez les hommes et l’homme porte en lui un désir semblable. « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie » (Psaume 26,4). Le psalmiste exprime la prière de tout homme qui cherche Dieu. Ce profond désir de Dieu de demeurer en l’homme et de l’homme en Dieu, est un unique désir à deux faces.

Comment l’homme qui soupire d’habiter la maison du Seigneur peut-il dans le même temps faire de son cœur une demeure pour Dieu ? En accomplissant le double commandement divin qui résume la loi et les prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même » (Luc 10,27). Jésus accomplit cela à la perfection.

Ce désir conjoint de Dieu et de l’homme se réalise dans le Cœur de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Il vient à nous, et nous entraîne dans son Cœur où demeurent le Père et l’Esprit Saint. En ce Cœur s’accomplit l’œuvre de la création, le salut du genre humain.

Demeurer dans le Cœur de Jésus

Demeurer dans le Cœur de Jésus, c’est prendre sa part à cette grande aventure où notre cœur s’ouvre à Dieu et aux hommes. « Au jour solennel où se terminait la fête, Jésus, debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! » Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive » (Jean 7,37-38). Des fleuves d’eau vive coulent du côté ouvert de Jésus, mais aussi du cœur de celui qui boit à cette source. Être dans le Cœur de Jésus irrigue le monde de ses bienfaits.

Éclairage par la Parole de Dieu

Avant d’entrer dans sa passion, Jésus livre à ses disciples ce qui habite son cœur. Il le fait en prenant une image.

Jean 15,1…5
Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. … Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

J’imagine mon cœur greffé au Cœur de Jésus. Les fruits qui poussent sont ceux de la vigne. La sève traverse le sarment que je suis et produit des fruits. Que cela advienne ! Que je n’y fasse pas obstacle.

Exercice dans la vie quotidienne

Devant une représentation de l’abside de l’église saint Clément de Rome, je contemple le Christ en croix qui s’en remet au Père. De ses plaies coulent l’eau et le sang. Ils purifient et vivifient le monde sauvé. Dans les rinceaux de la vigne se déploie la vie du monde.

En bas, l’agneau de Dieu, corps livré pour la multitude ; au centre, le Christ en croix reçoit la couronne du vainqueur de la main du Père ; en haut, le Christ en gloire. Ces trois images aident à aller au-delà de toute image. Le Cœur de Jésus est une réalité d’amour qui éveille notre vie. Nous sommes créés par amour, pour aimer à notre tour.