Les petits pas du vivre ensemble, source et puissance de collaboration
septembre 2025
Prions pour la collaboration entre les différentes traditions religieuses. Prions pour que les croyants de différentes traditions religieuses travaillent ensemble afin de défendre et de promouvoir la paix, la justice et la fraternité humaine.
Un maître mot sous-tend cette intention : « travailler ensemble » ou « collaborer ». Laissons résonner ce mot « collaborer » pour découvrir comment il rend possible le cheminement proposé.
Collaborer évoque la dimension de durée : on fait une chose ensemble, puis on va en faire une autre et cela entraîne connaissance et découverte réciproques et plus profondes, une connivence croissante et même une amitié. Ainsi les artistes qui collaborent dans la réalisation de spectacles, de films, de chansons…
Dans ces collaborations, ce qui est appréciable, c’est qu’ils apportent, à chaque fois, une note singulière qui peut évoluer en fonction de leur cheminement personnel, note propre parfois exaltée par ce travail en commun.
Collaborer signifie faire une œuvre ensemble, à partir de la singularité de chacun. C’est laisser surgir une nouveauté qui se nourrit et s’engendre dans la relation et l’ouverture à l’autre, dans le mystère de la vie en soi et avec l’autre.
Ce constat nous encourage à mieux cerner la manière dont les croyants des différentes traditions religieuses peuvent travailler ensemble afin de défendre et promouvoir la paix, la justice et la fraternité humaine. Que les croyants fassent connaissance entre eux, qu’ils s’inscrivent, par là, dans une relation mutuelle durable au-delà d’un faire momentané, circonstanciel et volontariste.
Dans cette atmosphère de rencontre et de respect, l’actualité pourra les solliciter, les mobiliser. Ils sauront aussi bien construire la paix durable dans un partage toujours plus profond, qu’assurer la justice commune dans une situation de crise.
N’hésitons pas à poser sans cesse de petits gestes dans notre vie quotidienne, même avec des inconnus de diverses origines pour ouvrir cet espace relationnel commun. Quelques exemples du jour : en quittant l’ascenseur du métro qui a monté une petite troupe bigarrée – une vieille dame maghrébine, une maman africaine avec sa fille et son bébé dans le berceau et moi – je souhaite à chacun une bonne journée avec un large sourire, ou encore, saluer des gestes de solidarité dont nous sommes témoins comme celui d’une jeune adolescente maghrébine qui enseigne à une religieuse catholique en habit, comment utiliser son smartphone sous le regard attendri de sa mère voilée dans le hall de la gare Lyon Part Dieu…
La première des quatre attitudes proposées n’est-elle pas de « Se connaître et de se respecter mutuellement », pour s’approprier l’intention du mois ? Ne méprisons pas ces tout-petits pas. Ils ouvrent les portes des possibles.
Jean Luc Fabre sj., directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France