L’étranger dans la bible

juin 2024

Prions pour que les migrants, qui fuient les guerres ou la faim et sont contraints à des voyages pleins de dangers et de violence, puissent trouver l’hospitalité ainsi que de nouvelles opportunités de vie dans les pays d’accueil.

 

L’étranger dans la bible

Parmi les étrangers, la Bible semble distinguer ceux qui appartiennent aux nations considérées comme ennemies, et l’étranger de passage ou encore l’étranger résidant sur une terre qui n’est pas sa terre d’origine. Ce dernier appelé « Ger » est un étranger vivant au milieu d’une communauté ethnique qui lui reconnaît certains droits.

Ainsi Abraham est « étranger » à Hébron (Gn 23,4), Moïse à Madian (Ex 2,22), l’ensemble des Israélites en Égypte (Ex 22,20). Inversement quand ceux-ci conquirent Canaan, ce furent les anciens habitants reconnus autonomes qui devinrent les étrangers.

La « Loi de sainteté » confiée par Dieu à son peuple veut manifester bienveillance et attention à l’égard du Ger, considéré comme pauvre et assimilé à la veuve et l’orphelin pour sa subsistance :

« Tu ne grappilleras pas non plus la vigne et tu n’y ramasseras pas les fruits tombés ; tu les abandonneras au pauvre et à l’émigré. C’est moi le Seigneur ! (Lv 19,10).

On trouve aussi dans la Bible un autre terme, presque synonyme de « Ger » : « Toshab », que l’on peut traduire par « hôte » (Lv 25,23). C’est un étranger moins indépendant, moins proche aussi de l’Israélite.

Enfin, dans le Nouveau Testament, l’égalité de « l’étranger » et de l’Israélite est affirmée et transposée sur le plan de l’Église, nouveau peuple choisi ; c’est la foi au Christ qui détermine cette unité de base :

« Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. » (Ro 10,12).

 

Étranger sur la terre, mais membre de la famille de Dieu

L’apôtre Paul, s’adressant aux Éphésiens, affirme ce changement total de statut, advenu par le salut dans le Christ :

« Vous n’êtes plus des étrangers, ni des émigrés, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la famille de Dieu. » (Ep 2,19)

Alors que les Grecs étaient « privés du droit de cité en Israël, étrangers, sans espérance » (Ep 2,12), ils sont désormais des concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu. Dès lors, le chrétien est invité à convertir le regard qu’il pose sur ses frères et sœurs qui, comme lui, et d’où qu’ils viennent, font partie du peuple saint de Dieu.

 

« Vous m’avez recueilli… »

L’évangéliste Matthieu nous livre l’enseignement final de Jésus où il est question du jugement dernier. Il en est comme d’un roi qui dira à ceux qui seront à sa droite :

« Venez, vous êtes bénis de mon Père, car (…) j’étais un étranger et vous m’avez recueilli. » (Mt 25,34-35)

Jésus dit ainsi à ceux qui mettent sa foi en lui, il nous dit à nous-mêmes que lorsque nous rencontrons l’affamé, l’assoiffé et l’étranger, c’est lui, le Christ, que nous rencontrons. Jésus se présente sous les traits de celui qui est dans le besoin. Si la foi peut à certains moments nous sembler difficile, nous ne nous trompons jamais à reprendre les attitudes évangéliques fondamentales : donner, vêtir et visiter, accueillir.

 

Père Jean-Marie Dezon, prêtre du diocèse de Gap-Embrun,
Réseau Mondial de Prière du Pape en France

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