Liban : mon parcours spirituel face aux épreuves de la guerre et du deuil

décembre 2025

 

Un témoignage de vie est le récit d’une expérience personnelle vécue dans sa relation avec  Dieu. À travers ces expériences, l’être humain progresse dans son cheminement spirituel et  développe sa capacité à discerner Dieu dans sa vie. Mon propre cheminement a été profondément marqué par la prière et son influence sur ma foi et mon humanité.


Un cumul d’épreuves

Mon parcours a commencé par une épreuve dévastatrice : le décès de mon mari au début de la  guerre, peu après notre mariage, alors que nos deux filles étaient encore très petites. C’est à  cette période que ma foi s’est affermie et que mes prières se sont intensifiées. La prière est  devenue ma seule source de réconfort et m’a donné la patience et la force nécessaires pour  surmonter les difficultés de la vie et élever mes enfants.

Quelques années plus tard, un autre grand malheur nous a frappés. A cause de la persécution perpétrée dans mon village chrétien, nous avons été déplacés et avons perdu tous nos biens.  Nos maisons, l’église, le cimetière, le couvent, tout a été détruit. Toutes les personnes qui  n’ont pas pu fuir ont perdu la vie. J’ai dû retourner vivre chez mes parents pour réorganiser ma  vie, et j’ai découvert qu’« à quelque chose, malheur est bon ».

C’est à cette époque, dans les  années 80, que j’ai commencé à accompagner ma mère à la messe et à la prière du rosaire avec  l’association « Union des cœurs avec le cœur de Jésus et de Marie ».


La prière comme ancrage

Au début, la prière du rosaire, même un seul chapelet, me semblait longue. Mais avec le  temps, j’ai appris à l’aimer. Ma participation n’était plus seulement une présence : je m’y suis  complètement intégrée. J’ai compris l’appel du Concile Vatican II à vivre la prière non pas  comme un acte limité à des moments précis, mais comme une expérience existentielle, une  relation continue avec Dieu.

Les années ont passé. J’ai eu l’occasion, avec l’accord de l’Église (l’évêque et les prêtres), de  participer au lancement de la prière du rosaire à Kesrouan. Nous avons commencé par des  réunions en soirée avec quelques fidèles, puis nous avons étendu la prière à la journée.  Ensuite, nous avons créé plusieurs centres de prière, où nous nous réunissons une fois par  mois pour célébrer la messe. Nous organisons également des exercices spirituels pendant  l’Avent et le Carême… Ensemble, nous affermissons notre foi, nous continuons à vivre  certaines injustices et persécutions mais Dieu, aujourd’hui comme hier, est avec nous, grâce à  notre prière et à celle des autres chrétiens qui prient pour nous.

Actuellement, mes deux enfants et leurs familles vivent à l’étranger et sont loin ; c’est  uniquement cette foi qui donne sens à ma vie aujourd’hui. J’ai la grâce de vivre une histoire extraordinaire. « Rien ne me séparera de l’amour du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie ».

Maha

 

 

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