L’intention de prière
à la lumière de l’encyclique Dilexit nos
juin 2025
ÉCLAIRAGE. Avec son encyclique Dilexit nos (Il nous a aimés), le pape François offre un cadeau à l’Église et au monde, nous donnant l’occasion de redécouvrir l’actualité du Cœur de Jésus et de nous interroger sur la réponse à donner à ce Cœur qui a soif de notre amour. Or, au cours de ce mois, François nous invite à prier pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde.
Comment cette intention de prière entre-t-elle en résonance avec l’encyclique ?
Le cœur humain
Ce que nous demandons au Seigneur ce mois-ci, c’est d’abord de trouver la consolation dans une relation personnelle avec Jésus… Consolation, relation personnelle, voilà des mots qui résonnent fortement avec notre cœur, lieu des émotions, des sentiments, des mouvements intérieurs, de la véritable rencontre avec les autres.
Or, étonnamment, dès son premier chapitre intitulé L’importance du cœur, l’encyclique fait la part belle au cœur de l’homme, dans une approche anthropologique, avant d’arriver au Cœur de Jésus. Le cœur humain y est mis à l’honneur, dans toute sa dignité.
« Dans ce monde liquide¹, il est nécessaire de parler à nouveau du cœur, d’indiquer ce lieu (…) où l’être concret trouve la source et la racine de toutes ses autres forces, convictions, passions et choix. » (9)
« Lorsque la spécificité du cœur n’est pas prise en compte (…), perdue [est] la rencontre avec les autres, perdue la poésie. » (11)
L’intention nous invite à une relation personnelle avec Jésus, à un cœur à Cœur, et le Pape François nous dit : « C’est là, dans ce Cœur, que nous nous reconnaissons nous-mêmes et que nous apprenons à aimer. » (30) Un peu plus loin, il nous parlera du lien de notre cœur à Celui du Christ comme d’une « relation d’amitié et d’adoration. » (49)
Le Cœur de Jésus
Nous prions aussi pour apprendre du Cœur de Jésus. Et comment apprendre de Lui sinon en Le contemplant ?
Dans un deuxième chapitre très court – Des gestes et des paroles -, l’encyclique nous propose une plongée dans l’Évangile où nous est dévoilé le cœur de l’homme-Jésus, dans ses innombrables rencontres avec ses contemporains.
« Il est toujours à la recherche, toujours proche, toujours ouvert à la rencontre. Nous le contemplons s’arrêter pour parler avec la Samaritaine au puits où elle va chercher de l’eau. Nous le voyons, au milieu de la nuit, rencontrer Nicodème qui a peur d’être vu avec Lui. Nous l’admirons se laisser laver les pieds, sans honte par une prostituée ; dire à la femme adultère les yeux dans les yeux : Je ne te condamne pas. » (35)
Le troisième chapitre – Voici le Cœur qui a tant aimé –, nous invite à regarder l’image de ce Cœur, qui « n’est pas un symbole imaginaire, mais un symbole réel. » (52)
« Nous nous mettons face au Christ et, devant Lui, l’amour se fixe, contemple le mystère, en profite en silence ». (57)
Face à « ce Cœur qui a tant aimé les hommes », nous sommes touchés profondément et amenés à aimer comme il l’a fait lui-même.
Notre réponse à ce Cœur
Concrètement, nous sollicitons ce mois-ci la grâce d’apprendre la compassion à l’égard du monde.
Le quatrième chapitre – L’amour qui donne à boire -, nous entraîne dans la longue tradition des saints qui, au fil des siècles, ont perçu cet Amour et cherché à lui répondre, depuis saint Augustin jusqu’à la petite Thérèse, en passant bien sûr par sainte Marguerite-Marie. Tous, chacun à leur façon, ont appris de ce Cœur la compassion, et ont désiré la porter au monde.
A leur suite, nous nous sentons appelés nous-mêmes à rendre Amour pour amour en offrant notre vie, et c’est le cinquième et dernier chapitre.
« La clé de notre réponse à l’amour du Cœur du Christ est l’amour du prochain. » (178)
Le Pape nous encourage à être des missionnaires amoureux (209) qui sont une source pour les autres, désireux de réparer les cœurs blessés.
Notre monde, notre Église ont besoin de « cet amour gratuit de Dieu qui libère, vivifie, réjouit le cœur… Seul son amour rendra possible une nouvelle humanité ! » (219)
Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France
1 Ce mot liquide renvoie à nos sociétés individualistes, consuméristes où plus rien n’est durable (travail, relations…)