Nos frères déracinés
juin 2024
Prions pour que les migrants, qui fuient les guerres ou la faim et sont contraints à des voyages pleins de dangers et de violence, puissent trouver l’hospitalité ainsi que de nouvelles opportunités de vie dans les pays d’accueil.
Ils ont fui la guerre et la misère,
Entassés dans un rafiot de fortune,
Ils ont regardé s’éloigner leur terre,
La peur cognait son marteau rougi,
Sur leurs cœurs d’enclumes,
Un vieil homme aux yeux délavés,
Récitait en silence une sourate,
Dans la cale du bateau un bébé pleurait,
Et les femmes se relayaient pour le consoler,
Puis, ce fut la colère des flots,
La coquille de noix chavira,
Les eaux sombres de la Méditerranée,
Devinrent alors leur cimetière.
Vous qui passez sur vos bateaux de croisières,
Songez à nos frères déracinés,
A leurs espoirs de vie meilleure,
Ils gisent pour l’éternité dans les profondeurs,
Alors qu’ils croyaient en un ailleurs,
Et quant à ceux qui ont réchappé du naufrage,
Ils se retrouvent désormais à la marge
De notre société consumériste,
Entassés dans des camps de migrants,
Invisibles dans le flot perpétuel,
Des passants pressés de la rue,
Ne restons pas sourds à leurs cris de désespoir,
Ils souffrent de la faim et du froid,
Cherchent en vain le soleil de nos sourires,
Seigneur donne-nous un cœur de chair,
Pour que nous sachions les accueillir,
Qu’à notre table ils aient du pain,
Dans nos villes des abris pour leurs familles,
Et un travail pour vivre sans mendier,
Car ils sont nos frères en humanité.
Pascale Anglès, poète
