Quand Dieu me mène là où je ne pensais pas aller
juillet 2025
En 2023, Guillaume avait des choix professionnels importants à faire. Il s’est alors engagé dans un processus de discernement avec l’aide de son équipe de Communauté Vie Chrétienne¹ qui l’a soutenu dans cette démarche.
Je suis entré dans cette démarche en ayant en arrière-pensée l’idée que Dieu aurait un plan pour nous, et qu’il nous communiquerait sa volonté avec des signes un peu compliqués à déchiffrer. Mon vécu a été tout autre…
Comment avez-vous vécu ce temps de discernement ?
Mon expérience de discernement s’est plutôt apparentée à l’Exode ! Après un processus de discernement préparé avec le soutien de mon équipe Communauté Vie Chrétienne, un impératif m’est apparu : quitter mon travail actuel même si je n’avais rien à côté.
Il s’agissait pour moi d’une « sortie d’Égypte », comme une libération de l’esclavage ! J’ai donc pris la décision de quitter mon poste, et j’ai ressenti que cette décision était bonne. En effet, je me suis senti en paix malgré la prise de risque, et j’ai aussi eu un vrai sentiment de liberté. Saint Ignace distingue l’action du « bon esprit », celui de Dieu, et du « mauvais esprit », celui de l’ennemi de la nature humaine. Le bon esprit a soufflé sur moi un vent de confiance, et donc d’audace et de liberté. Le mauvais esprit soufflait plutôt des phrases qui m’enfermaient, des injonctions assimilées depuis des années : « Tu ne vas pas dépendre du chômage », « Tu es père de famille, ce n’est pas raisonnable », etc.
Qu’avez-vous fait après cette première étape ?
Est alors venu le temps du désert. J’ai compris qu’il n’y avait pas de plan tout établi. Que si Dieu est attaché à notre liberté, alors il faut accepter d’errer, de tâtonner, de passer du temps et de parfois se perdre.
J’ai dû accepter aussi une certaine frugalité car mes ressources ont diminué. J’ai appris enfin la confiance qui maintient l’anxiété à distance, malgré l’incertitude. Comme les Hébreux dans le désert, j’ai parfois regretté le temps de l’esclavage où « nous étions assis près des marmites de viande, [où] nous mangions du pain à satiété » (Ex 16, 3).
Ce temps de désert a-t-il porté du fruit ?
Une fois libéré, au moins en partie, de ce qui m’enfermait, j’ai compris que je suis entièrement responsable de mes propres choix.
Deux phrases m’ont alors guidé. Cette parole d’un chant : « Invente avec ton Dieu l’avenir qu’il te donne ». Faire appel à notre propre créativité, dans la reconnaissance de ce qui est donné et dans la confiance…
Et « Que fais-tu de ce qu’il t’est donné de vivre ? » Cette pensée m’invite à reconnaitre le réel comme parfois très différent de ce dont j’aurais rêvé ! Je suis invité à concevoir ma liberté en fonction de ce réel qui m’est donné.
Vous évoquez la louange comme élément fondateur de votre discernement…
Le choix professionnel que j’avais à faire avait pour objectif de chercher où et comment me mettre au service du Christ. Mais dans cette période pour moi un peu aride, j’ai compris pourquoi saint Ignace faisait passer la louange avant le service. Pour lui en effet, la première chose à faire est de louer. Et j’ai goûté cela. Sans la louange, j’aurais eu tendance à voir le monde en noir, et à me prendre pour le sauveur de ce monde qui va si mal. Le changement de regard qu’apporte la louange permet une lucidité qui m’a mis à ma place ; cela me permet de m’émerveiller du monde dans lequel je vis, et d’avancer sur un chemin de confiance.
Je suis rentré dans ce processus de discernement en espérant une aide pour choisir entre deux plans possibles pour un choix professionnel, et au lieu de cela, j’ai traversé un chemin de libération, audace, gratitude, émerveillement, confiance, créativité, relations aux autres renouvelées.
J’ai fini par trouver un emploi, très différent de ce que j’avais envisagé dans mes deux hypothèses !
Guillaume, pour le Réseau Mondial de Prière du Pape France
(1) CVX : En savoir plus sur la Communauté Vie Chrétienne