Quand l’histoire nous rappelle que le dialogue interreligieux œuvre concrètement pour la paix et la fraternité humaine
octobre 2025
Octobre 2025, arrêt du conflit à Gaza, octobre 1996 célébration à Sarajevo des dix ans de la rencontre d’Assise. Nous sommes en octobre 2025, l’agression de Gaza semble devoir s’arrêter… Et me revient une marche faite dans les rues de Sarajevo en octobre 1996, il y a presque trente ans.
Pour célébrer le dixième anniversaire de la rencontre interreligieuse à Assise du 27 octobre 1986 à l’initiative du Pape Jean-Paul II, une marche interreligieuse dans la ville de Sarajevo avait été organisée, onze mois après les accords de Dayton, dans une ville cherchant à revivre après une terrible guerre. Remontons le temps :
« Nous avons commencé par une pause devant une église orthodoxe, puis nous sommes allés à la Mosquée et avons pu participer à la célébration eucharistique pour terminer à la synagogue. Notre périple était étrange. Des accueils inexistants : aucun accueil ni à l’église Saint-Michel-et-Saint-Gabriel de Sarajevo orthodoxe, ni à la mosquée… ou a minima avec une messe habituelle à l’église catholique Saint Antoine de Padoue tenue par les franciscains…
Ce n’est qu’à la fin de cette marche interreligieuse, qu’une vraie rencontre a pu avoir lieu à la synagogue, la seule qui ait subsisté aux neufs synagogues existantes avant la deuxième guerre mondiale, dont la plus grande synagogue des Balkans appelée « Il Kal Grande » (en judéo-espagnol) avait été rasée en 1941. La plus petite communauté religieuse de la ville – quarante-cinq juifs et avec leurs familles moins de cent personnes – nous avait largement ouvert ses portes.
Durant l’office du début du sabbat – nous étions vendredi soir – nous avons pu entendre des chants en hébreux, en espagnol et en bosniaque… marques de l’histoire mouvementée de cette communauté chassée d’Espagne lors de la reconquête, puis déportée aux marches de l’empire ottoman. Durant la guerre en Bosnie, l’organisation caritative juive la « benevolencija » soutenue par la riche communauté juive américaine avait beaucoup aidé la population de la ville, en fournissant nourriture et médicaments.
L’histoire de cette toute petite communauté, terriblement marquée par la violence, l’amenait, en ces jours d’après-guerre, à continuer sa mission de charité en posant des gestes de fraternité envers tous, les autres communautés religieuses, musulmanes, catholiques, orthodoxes pouvant également en bénéficier ou y participer. Se posaient ainsi les bases fragiles mais réelles d’un vivre ensemble. Le timbre-poste émis en 2012 l’atteste. Quelle bonne saveur d’humanité avait le repas partagé entre nous après cet office religieux … »
Il me donne aujourd’hui, après la guerre à Gaza, de continuer à espérer en l’humanité de tous les protagonistes de ce conflit inhumain. Un simple geste d’ouverture, posé en pleine liberté, peut entraîner les autres partenaires sur le chemin de la Paix… N’en doutons pas.
Jean-Luc Fabre, s.j, Directeur du RMMP-France
Après avoir vu ce reportage, je peux être attentif à ce que je ressens : quelles initiatives ou paroles m’ont particulièrement marqué ? Comment cela interroge ma façon de vivre les liens entre générations différentes et le respect de la création ?
👉 Je peux noter ce qui me touche personnellement.
👉 Je peux aussi prendre le temps d’un nouveau visionnement pour laisser retentir en moi ce qui m’a touché ou me semble utile pour vivre en harmonie avec la nature et tous ceux qui l’habitent.
Par exemple :
- Régis et Françoise, 76 ans, ont 4 enfants et 4 petits-enfants. Le couple a troqué une maison de 110 mètres carrés avec jardin pour un appartement de 75 mètres carrés. « On a réduit notre espace, démarche écologique si je puis dire. On a réduit notre espace et on l’a agrandi avec le collectif, les espaces communs »,
- Marie-Hélène ancienne prof d’anglais de presque 80 ans, est la doyenne, elle habitait seule depuis la mort de son mari. Dès son arrivée, elle a noué des liens d’amitié très forts avec ses voisins. « Quand tu passes, il y a toujours quelqu’un avec qui tu as des contacts faciles ».
👉 Je peux prendre un temps de silence pour porter dans la prière les personnes âgées de ce reportage mais aussi celles qui se trouvent confrontées à la solitude et l’isolement.
Propos recueillis par Paul et Maëlle, membres du Réseau Mondial de Prière du Pape France