Seigneur, viens à notre secours !

mars 2024

Au Sahel, les chrétiens sont visés depuis quelques années par de violentes persécutions. L’instabilité politique et la terreur imposée par des groupes djihadistes rendent les communautés chrétiennes particulièrement vulnérables.

La lutte quotidienne des chrétiens de cette région pour vivre leur foi est admirable. Si le tableau est sombre, les signes d’espérance sont à chercher. Sans elle, il n’y a pas de paix possible.
Émilie fait partie du Réseau Mondial de Prière au Burkina Faso. Elle témoigne sans détours mais en gardant foi et espérance, de ce que vivent les chrétiens de son pays et elle implore notre prière.

 

Peur et découragement

Au Burkina Faso, les violences antichrétiennes commises par les djihadistes se multiplient. Les églises, quand cela est possible, doivent être surveillées afin que les chrétiens puissent prier en sécurité. Certains musulmans refusent de s’aligner avec ceux qui sèment la terreur et ils sont eux aussi persécutés.
Au début, on a tué en priorité les hommes qui portaient la croix. Pourtant on ne peut parler de guerre de religion, ça vient de plus loin. Que veulent-ils ? Nous ne le savons même pas.

50% du territoire du Burkina Faso est occupé par des groupes terroristes, et dans beaucoup d’autres endroits, il est très dangereux de se rendre dans les villages pour y fournir un soutien pastoral. Avant de partir en mission pastorale, nous prions intensément, nous recevons les sacrements et nous nous confessons, au cas où nous ne reviendrions pas.
Environ 60% de la population du Burkina Faso est musulmane, les catholiques étant environ 19%. Ils sont bien souvent contraints d’écouter la messe et la catéchèse à la radio, lorsqu’ils ne peuvent rejoindre les églises paroissiales. C’est même le cas autour de la capitale. C’est affreux. Tout le monde est apeuré. Et la peur fait diminuer la foi, on a du mal à prier, on est découragés. Chacun de nous a perdu deux ou trois personnes dans sa famille.

Tous les jours on m’appelle pour obtenir de l’aide. Que faire ? La prière aide et les gens prient, mais ça ne peut suffire quand on a faim. Ils ont besoin aussi d’aide matérielle car ils sont comme en prison, déplacés et sans travail.

 

Une charité pour tous

Je passe mon temps à pleurer mais je fais tout pour venir en aide à ceux qui me sollicitent. Les femmes avec lesquelles j’ai travaillé depuis des années m’appellent, on leur a pris même leurs habits et elles me demandent de leur en faire parvenir, elles sont aussi sans nourriture. Beaucoup de femmes n’ont plus leur mari, on a égorgé les chefs de famille devant elles. La solidarité s’organise.

Les chrétiens sont persécutés d’abord pour ce qu’ils représentent. Jésus nous demande d’aimer chaque homme, il nous a donné comme premier commandement de nous aimer les uns les autres ; cette vision dérange ceux qui veulent garder le pouvoir et l’argent pour opprimer les autres.
Les terroristes utilisent une vision radicale de la religion pour acheter des mercenaires et les payer pour qu’ils liquident ceux qui les dérangent et les chrétiens sont les premiers visés.

Nous essayons, en tant que chrétiens, de vivre la charité de manière très large sans faire de différence, on le voit dans les hôpitaux, les écoles, et cela fatigue les politiciens ; le djihadisme enferme les personnes dans l’enfer du pouvoir et de l’argent jusqu’à tuer leurs propres frères.

 

Un immense cri vers Jésus

Mais Jésus nous a libérés, on sait qu’il nous sauve de la haine et de l’injustice. Nous crions ver Lui.
Nous avons foi que le Seigneur, un jour, nous délivrera de tout cela et nous avons besoin de prière, nous vous remercions pour votre compassion.
Prions Dieu pour que cela change et que la paix arrive, vivons les commandements du Seigneur, aimons-nous les uns les autres.

Propos recueillis auprès de Émilie, du Réseau Mondial de Prière du Pape au Burkina Faso
par Claire Jeanpierre, Réseau Mondial de Prière du Pape en France

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