Syndicaliste,
pour promouvoir l’égalité hommes-femmes

avril 2024

Pour évoquer la place des femmes dans la société française, nous avons interrogé une personne très engagée dans le monde syndical, Françoise Vallin, vice-présidente de la CFE-CGC dans l’entreprise Airbus. Elle nous parle de la situation des femmes et de leur rôle dans le monde professionnel.

 

Françoise Vallin, vous avez une grosse responsabilité dans le monde du travail, et plus particulièrement dans le milieu syndical. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous engager?

J’aime mon entreprise, et j’ai fait le choix de me mettre au service des salariés, et de les défendre dans leurs droits. J’avais aussi le désir de promouvoir l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail. J’emploie à dessein l’expression « promouvoir l’égalité » plutôt que celle de « combattre les inégalités », c’est une optique qui permet d’aborder les choses de façon plus positive. C’est davantage de l’ordre de la promotion que du combat.

 

Vous avez commencé dans les années 1990, et vous étiez alors très jeune. De quelles évolutions avez-vous été le témoin sur le rôle des femmes ?

Être jeune et femme dans une entreprise, c’était à cette époque deux lourds handicaps, et il fallait arriver à se faire accepter et reconnaître. La femme doit toujours démontrer qu’elle est capable ! Dans le milieu syndical, il était alors presque impensable de voir une femme à la tête d’une fédération. Pourtant une femme a ouvert la voie, en la personne de Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT. Aujourd’hui dans les syndicats, nous sommes pratiquement à la parité.
De la même façon, dans les instances dirigeantes, il y avait très peu de femmes, et aujourd’hui cela a tendance à s’équilibrer.

 

Quels sont les domaines pour lesquels vous vous battez pour faire respecter les droits des femmes ?

Des accords relatifs à la mixité-diversité et à l´égalité professionnelle entre les femmes et les hommes sont négociés dans les entreprises, et signés par les syndicats, pour qu’il y ait une véritable transparence en ce qui concerne la politique salariale, le recrutement, la promotion… Par exemple une femme a-t-elle retrouvé son poste après son congé maternité, ou au moins un poste équivalent ? Peut-elle poursuivre sa carrière ?

 

Comment accueillez-vous cette intention de prière du pape François ?

Je trouve très important que le Pape s’empare d’une question comme celle-ci, et un mot me touche beaucoup dans cette intention : il s’agit de la richesse des femmes. En effet pour moi il y a une vraie richesse des femmes dans le monde du travail, nécessaire au bon fonctionnement d’une entreprise.

 

Comment définiriez-vous cette richesse ?

Les talents des femmes ont été reconnus ; nous avons une capacité à écouter, à aller au fond des choses, et à proposer des solutions en cas de difficultés. Et quand, dans une équipe, il y a une vraie parité, cela donne un plus grand équilibre. Il ne s’agit pas de rivaliser les uns avec les autres, de savoir qui est le meilleur, d’un homme ou d’une femme, mais de rechercher une alchimie et une harmonie, comme dans un couple, pour arriver à une vraie fécondité.

 

L’intention évoque également la dignité, est-ce un aspect qui vous parle ?

Dans certains pays, les droits des femmes sont éradiqués, je pense par exemple à l’Afghanistan ou à l’Iran, où leur dignité est bafouée. Dans notre pays, nous avons la chance de ne pas vivre cette situation dramatique, mais il y a encore bien des disparités, des manques de respect, des violences, et il nous faudra toujours être vigilants. Le fait que le Pape nous invite à prier pour cela, lui qui est au plus haut niveau de l’Église, donne beaucoup de poids à cette question.

Propos recueillis par Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France

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