Un combat pour la dignité de tous
mai 2025
Diana est une jeune femme d’origine portugaise, ayant fait ses études en France. Sans diplôme post-bac, mais ayant une connaissance du droit du travail, elle est aujourd’hui gouvernante dans plusieurs familles. L’injustice la révolte et elle n’hésite pas à se battre pour défendre ses droits et ceux des personnes autour d’elle.
Diana, vous vous battez pour la justice au travail. Comment accueillez-vous cette intention de prière du Pape sur les conditions de travail ?
Je suis très touchée de voir que le Pape se préoccupait de cette question du travail. Lui dont la parole fait autorité, pas seulement pour les catholiques, mais beaucoup plus largement, c’est important qu’il nous invite à nous battre pour la justice, pour rendre la vie plus humaine dans le travail.
Comment en êtes-vous arrivée à ce combat pour la dignité dans le travail ?
J’ai vu mes parents travailler énormément pour nous élever, mon frère et moi, pour nous permettre d’avoir des conditions de vie meilleures que les leurs. Ils se sont détruit la santé pour avoir une vie digne et aujourd’hui ils sont tous les deux en invalidité, et je trouve cela injuste. Par ailleurs j’ai été victime moi-même d’injustice au travail… Ces situations me révoltent et j’ai compris que je devais me battre, et je le fais avec ma connaissance du droit du travail. J’ai toujours eu soif d’apprendre, tous azimuts : je lis le code du travail, le code pénal pour connaître l’évolution des lois et savoir ce à quoi les travailleurs ont droit.
Vous n’hésitez pas non plus à informer vos amis, ou vos proches de leurs droits…
Bien sûr, il faut que les gens soient informés… Quand j’entends qu’une personne proche est victime d’une injustice, je l’appelle et je lui fais connaître ses droits. Quand de nouvelles lois sortent, je leur en fais part, je n’hésite pas parfois à écrire pour eux un mot à l’adresse de leur employeur.
Je souhaiterais que les jeunes soient éduqués au collège ou au lycée, pour connaître les droits du travail ; qu’ils sachent lire un contrat de travail, une fiche de paie pour comprendre les prélèvements, les cotisations diverses qui y sont notifiées.
Vous arrive-t-il de prendre des risques pour la justice et une société plus humaine ?
Je le crois, parce que, face à une situation d’injustice, je préfère dire les choses franchement, plutôt que de me taire, et ce n’est pas toujours bien accueilli. Je connais mes droits, et j’essaie de les faire respecter. Par exemple pour mes jours fériés je réclame ce à quoi j’ai droit, et j’invite mes amis à en faire autant. Si je demande une augmentation justifiée parce que c’est le droit, et que l’on me répond : « Oui, mais je diminue vos heures de travail », je fais savoir que je ne suis pas d’accord.
Pour vous, qu’est-ce que la justice ?
C’est le respect de l’être humain, quel qu’il soit. Nous sommes tous des enfants de Dieu, riches, pauvres, chrétiens, musulmans ou athées, et nous avons à être à l’écoute les uns des autres et à nous respecter.
Propos recueillis par Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France